mercredi 29 juin 2011

44=BZH


(En français plus bas)

Un tolpadeg vo aozet da 6eur d'ar yaou 30 a viz Even dirag isprefeti Brest, Montroulez ha ivez dirag prefeti Kemper.

Goude ar vanifestadeg « Bretagne en résistances » e Naoned d'an 18 a viz Even, tud zo dre internet o deus galvet d'un tolpadeg dirag ti ar prefed hag an isprefeti deus Breizh d'ar yaou 30 a viz Even. D'an deiz-se e vez lidet deiz ha bloaz ar c'hentañ dekred hag a zisparti bro Naoned deus Breizh e 1941. An tolpadegoù se a zikouez ur wech ouzhpenn n'omp ket a-du e vefe dispartiet Breizh dirak an ensavadurioù. Setu perak e treuzkasomp ar gemenadenn mañ.

Tolpadegoù a vo d'ar yaou noz da 6eur dirag isprefeti Brest, Montroulez ha ivez dirag prefeti Kemper. An SLB Skol-veur SBI a bed e izili hag e vignoned d'an tolpadegoù.

Evit an unvanidigezh, stourmomp betek an trec'h!


SLB Skol-veur SBI

http://44breizh.com/news/
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Rassemblements Jeudi 30 juin 2011 à 18h devant les sous-préfecture de Brest et Morlaix, ainsi que devant la préfecture de Quimper.

Suite à la manifestation «Bretagne en résistances» du 18 juin à Nantes/Naoned, certaines personnes ont spontanément pris l’initiative par le biais d’internet et hors de toute organisation, d’appeler à des rassemblements à 18h devant les préfectures et les sous-préfectures partout en Bretagne, le jeudi 30 juin, date anniversaire du premier décret ayant séparé la pays nantais du reste de la Bretagne en 1941. Ces rassemblements doivent être selon nous l’occasion de porter une nouvelle fois la contestation de la partition de la Bretagne devant les institutions, et nous relayons donc cet appel spontané.

Des rassemblements auront lieu jeudi soir à 18h devant la sous-préfecture de Brest et celle de Morlaix, ainsi que devant la préfecture de Quimper. Le SLB Skol-veur UBO appelle ses adhérents et sympathisants à venir se joindre à ces mouvements spontanés.

Pour l'unité territoriale, luttons jusqu'à la victoire !

SLB Skol-veur UBO
http://44breizh.com/news/

samedi 18 juin 2011

Création d'une UL SLB Pays de Brest

Souvenirs, souvenirs...


« La CGT groupe, en dehors de toute école politique, tous les travailleurs conscients de la lutte à mener pour la disparition du salariat et du patronat.
Le Congrès considère que cette déclaration est une reconnaissance de la lutte de classe, qui oppose sur le terrain économique, les travailleurs en révolte contre toutes les formes d'exploitation et d'oppression, tant matérielles que morales, mises en oeuvre par la classe capitaliste contre la classe ouvrière. [...]
Dans l'œuvre revendicative quotidienne, le syndicat poursuit la coordination des efforts ouvriers, l'accroissement du mieux-être des travailleurs par la réalisation d'améliorations immédiates, telles que la diminution des heures de travail, l'augmentation des salaires, etc. Mais cette besogne n'est qu'un côté de l'œuvre du syndicalisme: il prépare l'émancipation intégrale qui ne peut se réaliser que par l'expropriation capitaliste [...] »
Charte d'Amiens, 1906

Bon... et si on s'y remettait ?!
La lutte des classes n'attend plus que toi, alors viens donc à la...

RÉUNION de création d'une Union Locale SLB Pays de Brest
ouverte à tous et toutes
à l'Escale à Pontanézen (5 rue Sisley, bus ligne 1 arrêt Daumier)
le jeudi 23 juin 2011 à partir de 19h



SLB (Sindikad Labourerien/ezed Breizh / Syndicat des Travailleur-se-s de Bretagne) est une union syndicale qui existe depuis 2001. Elle réunit (pour l'instant !) une centaine d'adhérent-e-s en Bretagne, principalement des salarié-e-s de l'enseignement bilingue et du secteur associatif, des étudiant-e-s et des travailleur-se-s précaires (intérimaires, temps partiels subis, CDD...). Nous défendons un syndicalisme de lutte interprofessionnelle indépendant des partis politiques et des institutions. Nous pensons que seul le rapport de force peut faire reculer l'État, le patronat, et imposer de vrais changements favorables à la classe ouvrière... en attendant (ou plutôt en préparant) la libération totale du peuple breton et la révolution mondiale !
Cette année, nous avons pris part au mouvement contre la réforme des retraites, pas seulement en manifestant, mais en participant au blocage du dépôt pétrolier de Brest, à l'Assemblée Interluttes, et en organisant des concerts de soutien au mouvement.
Mais comme ça ne suffit pas, nous avons décidé de créer une Union Locale où les travailleur-se-s (avec ou sans emploi) de tous les secteurs pourront s'organiser pour se défendre... et riposter !

La section SLB Skol-Veur/Université Brest et des adhérent-e-s isolé-e-s du pays de Brest




Ur wezh e oa, ur wezh ne oa ket...

"An holl labourerien a oar eo ret stourm evit ma ne vefe ket eus ar batroned na eus ar c'hopridi ken a zo strollet er CGT, o chom maez eus pep skol politikel a zo.
Soñjal a ra deomp er C'hendalc'h-mañ e sinifi an disklêriadur-mañ ez eus eus stourm ar renkadoù. [...]
War ar pemdez e stourm ar sindikad evit kenurzhiañ strivoù an holl vicherourien hag evit ma'z afe raktal war wellaat buhez al labourerien, da lavaret eo evit ma'z afe war digresk an eurioù labour ha war gresk ar goproù, hag all. Met n'eo nemet un lodenn eus labour ar sindikad an dra-mañ rak ne vo frankaet al labourerien da vat nemet d'an devezh ma vo bet kemeret holl madoù ar gapitalourien diganto. [...]"
Karta Amiens, 1906

Pell eus e gazeg eo en em gavet Yann, 'keta ?
Setu evit kregiñ 'barzh stourm ar renkadoù, 'deus 'ta da...

EMVOD loc'hañ un Unvaniezh Lec'hel SLB Bro-v/Brest
Digor d'an holl
E l'Escale e Pontanezen (5 ru Sisley, bus niv. 1añ Daumier)
D'ar Yaou 23 a viz Even 2011 adalek 7e noz

SLB (Sindikad Labourerien/ezed Breizh) a zo un unvaniezh sindikadoù a zo outi abaoe 2001. Enni ‘vez kavet (‘vit ar poent) ur c’hant stourmer/ezed bennak, dasparzet war dachenn Breizh a-bezh. En e zouezh e vez kavet dreist holl (ha ‘vit ar poent ivez) kelennerien divyezek, labourerien an asosiasionoù, studierien ha tud diasur (interim, ganto un amzer labour diglok, CDD…). Kinnig a reomp deoc’h difenn ur sindikad stourm etre-micherel dizalc’h eus kemen strollad politikel pe ensavadur ‘zo. Hervezomp, ne c’hell an traoù mont war an tu mat nemet dre implij gwask an nerzh a zo hon hini a-enep d’ar re a vez ordin o klask omp waskañ hag omp rannañ, ha pa vefe ar stad pe ar batroned. Klask a reomp e implij eta, o prientiñ ar frankiz evit Pobl Vreizh hag an dispac'h er bed a-bezh !
Gant ar pal-se hon eus kemeret perzh el luskad savet a-enep da lezenn nevez ar leveoù. Hag en abeg-se on eus dibabet, ouzhpenn manifestiñ, herzel ouzh ar c’hriri-samm da dapout eoul tan, ha kenlabouret da sevel un unvaniezh etre stourmoù, hag aozet abadennoù a-benn rastellat arc’hant.
Re neubeut a dra eo c’hoazh siwazh. Un Unvaniezh Lerc’hell omp kroget da zevel eta, a benn aozañ, difenn al labourerien, ha kregiñ gant un enep argat.

SLB Skol-Veur Brest gant izili o-unan eus Bro-Vrest

mercredi 13 avril 2011

Marque Bretagne : les travailleur-se-s ne sont pas à vendre !

« Que dit-on sur les Bretons
Dans la ville des préjugés ?
On dit qu'ils sont taciturnes
Qu'ils sont têtus et poètes
Qu'ils aiment les beaux discours
Qu'ils respectent les traditions.

Solitaire, solitaire
C'est la chanson des patrons
Tous ensemble, tous ensemble
C'est le chant des ateliers qui lui répond »

Gilles Servat, « Dépliant touristique », 1977

Le 27 janvier dernier, le Conseil Régional de Bretagne lançait à grand frais (450 000€) sa nouvelle campagne de publicité régionale : une « Marque Bretagne ». Partagé-e-s entre un franc éclat de rire et un profond agacement, nous n'avons pas tout de suite porté beaucoup d'attention à cette opération de « marketing territorial », selon les mots de Jean-Yves Le Drian. Le Conseil Régional nous rejouait la Breizh Touch mélangée à Produit en Bretagne, il ne savait plus quoi inventer pour satisfaire les patrons du tourisme et ceux de l'agroalimentaire... Le temps de visiter un peu plus en détails le site de la marque (marque-bretagne.fr : manque de chance, ils n'ont pas encore obtenu leur .bzh !), de se farcir les recommandations aux « partenaires », les 888 pages du rapport, et on riait beaucoup moins. Même, ce qui est en train de se passer nous a semblé grave, dangereux pour tous ceux et toutes celles qui vivent et travaillent en Bretagne.


Mais de quoi s'agit-il vraiment ?

La « marque Bretagne » est une marque de territoire. Comme son nom l'indique, elle cherche donc à transformer un territoire – espace géographique habité et interprété socialement – en marque – c'est-à-dire en signe commercial d'un groupe pour ses intérêts économiques. Le marketing territorial va donc fonder sa stratégie sur un espace géographique. Ça, on a l'habitude, on avait déjà le tourisme. Mais là il va surtout se fonder sur ce qui transforme un banal espace géographique, délimité par le fait d'avoir à sa tête le même Conseil Régional, en « territoire », en espace social : les gens qui y habitent, nous, les travailleur-se-s de Bretagne.

Nous sommes donc au centre de la nouvelle politique marketing du Conseil Régional. On aurait aimé être prévenu-e-s, à défaut d'être consulté-e-s. Être invité-e-s à la cérémonie de présentation, ça, on n'y a même pas pensé. Le lendemain, on a lu dans Ouest-France qu'il y avait « du monde, et du beau monde » : des patrons, Miss France, des maires, des députés et même Nolwenn Leroy ! Histoire de nous donner une idée un peu plus claire de quelle Bretagne il s'agit de transformer en marque...

Pourtant, si le Conseil régional avait écouté ne serait-ce qu'un minimum les luttes des, disons, 40 dernières années, il aurait entendu que « La Bretagne n'est pas à vendre ! ». Ce slogan, qui a visé notamment la transformation massive de zones autrefois habitées et cultivées en parcs à thèmes et autres zones touristiques vides 10 mois par an, est désormais directement applicable à la politique du Conseil régional. Nous allons désormais devoir lui crier : « La Bretagne n'est pas à vendre... les Breton-ne-s non plus ! »


Mais comment ça marche ?

A l'inauguration, les médias ont découvert un logo : pas très original, c'est Bretagne en majuscules et en noir et blanc, avec des E sans barre verticale. Tellement peu original que les lecteur-trice-s du site du Télégramme ont mis du temps à comprendre que le fameux logo était « ce truc derrière Le Drian » [1] sur la photo. Les journalistes se sont empressés, évidemment, de lancer des sondages pour savoir si leurs lecteurs aimaient le logo, lecteurs qui ont majoritairement répondu non, mais là n'est pas la question. Les inventeurs de la marque se foutent pas mal du lecteur moyen du Télégramme. Parce que le public visé par la marque, ce sont plutôt les chefs d'entreprise et décideurs politiques « à l'international », la marque devant servir à rendre la Bretagne visible dans un marché mondialisé. Rien d'autre qu'une campagne de pub spéciale décideurs, finalement.

Mais le logo n'est que la partie immergée de l'iceberg, car la marque Bretagne est une opération de com' globale. En plus du logo, elle propose une gamme de couleurs à utiliser, des polices d'impression, des « guillemets bretons » qui reprennent les 3 bandes parallèles des E du logo, des listes de mots à employer, des thèmes centraux et même des indications de syntaxe et de style : surtout éviter ce qui fait vieillot, folklorique. Miser sur la modernité, l'humour, la légèreté...

Mais attention ! Pour avoir le droit d'utiliser cette campagne quasi-totalitaire, il faut faire un dossier et passer devant une commission ad hoc. Faut-il que l'entreprise ait son siège social en Bretagne administrative, qu'elle y vende un certain pourcentage de ses produits, qu'elle y emploie une certaine partie de son personnel ? S'agirait-il ainsi de créer des emplois en Bretagne, objectif si souvent invoqué par nos dirigeants en cette période de chômage de masse ?

Rien de tout ça. Il faut au contraire partager un certain nombre de « valeurs », terme vague qui n'a d'égal que le flou des valeurs en question : « engagement », « sens du collectif », « ouverture », « imagination ». Valeurs qui parlent d'elles-mêmes, et qui s'incarnent tout naturellement dans des entreprises telles qu'Hénaff, Bolloré ou encore Yves Rocher, citées en exemple sur le site. Ah, l'imagination légendaire d'Hénaff, l'engagement de Bolloré, le sens du collectif de la fondation dynastique Yves Rocher ! On imagine bien le niveau d'exigence qu'aura le Comité de marque au moment d'étudier les dossiers des candidats... dossiers qui comportent très exactement 4 questions, avec, à chaque fois, 10 ou 15 petites lignes où écrire sa réponse, comme pour un contrôle d'histoire...


Mais d'où ça sort ?

Logo et campagne ont été réalisés par un cabinet de Lyon (eh oui !) appelé CoManaging. Pour ceux/elles qui n'ont pas la chance de connaître ce cabinet qui travaille aussi pour un certain nombre de départements et de villes dans l'hexagone, voilà ce qu'on peut lire sur leur site : « Managers-consultants d'un cabinet conseil spécialisé dans le développement et le marketing territorial avec une expertise spécifique que nous croyons reconnue en Europe dans le marketing stratégique des territoires, en particulier dans les politiques globales d'attractivité, le tourisme, la marque et l'identité »[2]. Tout un programme...

L'idée d'origine vient du Conseil Régional de Bretagne, de l'Agence Economique de Bretagne et du Comité régional du tourisme.


Mais de quoi ça parle ?

Quelle est donc cette Bretagne que nos dirigeants s'emploient à construire, sans nous demander notre avis ? Quelle est donc cette « personnalité bretonne » qui peut devenir un atout marketing ?

Un rapport de presque 900 pages nous dresse un portrait physique et psychologique de la Bretagne. Physique puis psychologique, histoire de bien montrer que l'esprit et le caractère collectifs des Breton-ne-s sont des sous-produits de l'endroit où ils/elles vivent. Lier la géographie et l'esprit, le comportement est une base de la pensée raciste (« Mais les Noirs, c'est normal qu'ils soient si faignants, il vivent sous le soleil, la chaleur, c'est pas le même rythme »...), qui, du 16ème siècle jusqu'à aujourd'hui, a su mettre à profit l'idée de la « différence naturelle » pour mieux classer, hiérarchiser, dominer et exploiter. Essentialiser de cette manière toute une population, c'est d'abord supposer que tou-te-s les individu-e-s qui la composent ne sont, justement, pas vraiment des individu-e-s, à peine les parties interchangeables d'un tout uniforme. C'est aussi croire que ce sont des facteurs naturels, comme par exemple la pluviométrie, la hauteur des falaises ou la vitesse du vent qui déterminent les rapports sociaux, et non des rapports de production, des rapports économiques. C'est nier en bloc, entre autres choses, l'Histoire et la lutte des classes. Pas très rassurant...

Il s'agit ici, entre autres, d'utiliser cette logique pour vanter les avantages bien cachés de la Bretagne et des Breton-ne-s. Et quelles sont donc ces qualités cachées que CoManaging et le Conseil Régional nous révèlent, diaporama idyllique à l'appui ? On découvre d'abord une sorte de délire mystique sur la « Bretagne éternelle », son rapport à la Nature, à Dieu, à la spiritualité. Une description digne d'un 19ème siècle crispé sur son organisation sociale et politique pré-industrielle, dans laquelle un usage totalement disproportionné de la majuscule, et des photos de calvaires à la pelle, tentent de masquer la vacuité du contenu par la forme et l'image... une vraie démarche marketing, finalement. On apprend par exemple qu'il y a en Bretagne « une « culture de la Nature » au coeur de la vie des Bretons : un rapport presque panthéiste à la nature, prolongeant le Temple de la Nature des Celtes, dans « l'une des régions où la Nature occupe la plus grande place ». Le « Temple de la Nature des Celtes », il fallait oser.

Un peu plus loin, le-a Breton-ne moyen-ne, statistiquement plus susceptible d'être salarié-e de l'agroalimentaire ou de la grande distribution que druide ou chanoine, apprend qu'il/elle vit dans « une « Bretagne sacrée » comme un grand oratoire naturel : une terre « spirituelle » de toutes les manières possibles, à la fois de recueillement et de transcendance, avec de grandes dispositions naturelles au mystère, à l'irrationnel et au surnaturel ».

Le mysticisme exotique et folklorisant de ces quelques citations n'est cependant qu'un début. Un peu plus loin, on s'interroge (pendant 55 pages !) sur les « questions d'ego et d'attractivité » que pose apparemment cette démarche de « marketing territorial ». Il y est question d'« Une « identité bretonne » à démêler entre « bretonnité », « bretonnitude », « celtitude », « modèle breton », culture bretonne », « esprit breton », « âme bretonne », « breizh touch », « ethnicité bretonne », « nation bretonne », « peuple breton », « mouvement breton », « nationalisme breton », « question bretonne », etc. » (p.571)

Les pages précédentes sont consacrées à l'étude d'« un « ego » breton à l'histoire très contrastée et conflictuelle ». Après un étalage d'approximations historiques et sociologiques sur l'histoire de la Bretagne et des revendications bretonnes, une partie intitulée « de l'épanouissement au rayonnement » atteint de tels sommets de ridicule qu'elle mérite d'être largement citée [3] :

« de l'épanouissement au rayonnement : au final, aujourd'hui, une bretonnité à la légitimité « reconquise et désormais apaisée » et aux valeurs recherchées, devenue un facteur de développement et d'attractivité économiques, et dans laquelle le poids symbolique de la culture et de la langue bretonnes sont de plus en plus forts.

  • Une « bretonnité épanouie » qui rayonne culturellement, en donnant plus du [4] sens aux autres facteurs d'attractivité : attrait du littoral, beauté des paysages, richesse patrimoniale, qualité de vie, vie culturelle festive, image d'excellence, etc.

  • une « bretonnité officielle » perpétuellement renforcée : créations de « Conseil Culturel de Bretagne » (mars 2009), de « Comité Consultatif de l'identité bretonne », etc.

  • de plus en plus de « bretonnité stratégique » (« bretonnité culturelle » et « bretonnité économique » « tout naturellement » [5] en interaction), qui, à la fois, valorise et instrumentalise la bretonnité, en la faisant connaître et reconnaître, mais aussi une « bretonnité vendeuse », « en Bretagne et au-delà » :

    • depuis les années 90, succès d'un « marketing option breizh » élargi à tous les secteurs d'activité : la « bretonnité à la mode », une « Bretagne tendance » passée de la « biniouserie » à « une manière d'être et d'exister », la « celtitude »

  • mais en même temps la « bretonnité sur un fil »

    • équilibre délicat pour les politiques à la recherche de la juste dose de bretonnité, « sous la pression de leurs ultras »

    • danger de « bretonnerie », de « celtomégalomanie », de perte de sens dans le « trop » de bretonnité et de celtitude affichée : « des celtopathes et des businessmen qui s'intéressent plus aux retombées en terme de profits que de culture »

    • danger de caricature de soi-même

    • effet de saturation pour les Bretons eux-même

    • une arme à double tranchant : « l'attrait pour un monde à part » mais aussi « les moteurs du dénigrement »

    • « se servir du culturel pour faire du business » : risque de « vendre son âme », en « jouant » de l'authenticité pour vendre et danger de banalisation d'une bretonnité yoghourtisée, disneylandisée, folklorisée, etc. et de dénaturation des symboles »


Il paraît qu'en Union Soviétique, il arrivait souvent aux journalistes de tomber en panne de machine à écrire à force de taper l'expression « marxisme-léninisme ». On espère que les consultants en management du Conseil régional avaient des claviers d'ordinateur de bonne qualité, pour pouvoir taper « bretonnité » 30 fois par page sans risquer la panne...

Quelques questions moins drôles que la précédente viennent quand même à l'esprit à la lecture de ces quelques paragraphes. D'abord, que cherchent le Conseil régional et ses consultants en lançant une telle réflexion sur l'identité ? Les politiques racistes mises en place par le gouvernement actuel, et les précédents, au nom de « l'identité nationale » française ne sont-elles par un repoussoir suffisant pour quiconque serait tenté de recycler ce concept ? N'y a-t-il pas d'autres « dangers » plus graves et plus pressants en Bretagne que celui de « celtomégalomanie » (sic) ? Par exemple, et au hasard, le chômage et la précarité, le niveau des salaires et des prix, les conditions de travail, la désertification des campagnes et la prolétarisation des villes, les expulsions de personnes sans-papiers, la fermeture des services publics, les violences masculines contre les femmes, les impasses de l'agriculture productiviste ?...

Penser que le Conseil régional n'a rien de mieux à faire avec l'argent public que de payer des cabinets de management pour réfléchir à des sujets aussi caricaturalement éloignés de la réalité sociale laisse rêveur-se... Mais cet infini recyclage – jusqu'à l'écoeurement - des poncifs sur « l'identité », la « bretonnité », « l'ethnicité » et autres « celtitudes » ne porte pas seulement une idéologie nationaliste inquiétante. D'autres parties du texte montrent que cet argumentaire ne permet pas seulement d'invisibiliser l'exploitation et l'oppression, il les justifie et les encourage.


Mais à quoi ça sert ?

Voici une mise en garde que l'évêché de Vannes destinait aux salarié-e-s au début du 20ème siècle et qui pourrait devenir la devise du Conseil régional d'ici peu de temps...
« Saint Yves protège les Bretons, mais Saint Dicat les envoie en enfer »

En effet, ce qu'ils ont trouvé de mieux à vendre en Bretagne, ce sont ses habitant-e-s, et leurs qualités de travailleur-se-s honnêtes, sérieux-ses et dur-e-s à la tâche que les évêques et les patrons vantaient déjà au 19ème siècle. On découvre donc l'existence d'« un esprit breton forgé par les éléments », [avec] « un tempérament solide, « pas trop stressé », et surtout travailleur et honnête », d'une « forte motivation des Bretons pour ce qu'ils font, sérieux, fiables, courageux, gros travailleurs » qui s'appuie sur une culture du « sérieux, [l']importance du travail et de l'activité utile ». C'est tellement beau qu'on dirait Théodore Botrel...

Mais les Breton-ne-s ne sont pas que les produits des « éléments » déchaînés, c'est aussi leur « culture », leurs « valeurs » qui, comme par hasard, correspondent miraculeusement aux désirs les plus profonds de la classe capitaliste. Ils/elles sont « proches des valeurs traditionnelles ». Mais lesquelles ? En plus de la piété légendaire dont nous avons parlé plus haut, il s'agit certainement de l'obéissance, qui manque tellement chez les prolétaires d'aujourd'hui... D'ailleurs nos enquêteurs remarquent la « force de la valeur travail » et la « fiabilité » qui caractérisent les autochtones. Qu'on se le dise : entrepreneurs, installez-vous en Bretagne, vous y trouverez une population docile, travailleuse... et qui ne vous coûtera pas cher !

Car c'est la suite de cet argumentaire implacable, bien que dissimulé sous des diapositives pleines de poésie. Dans un dossier de recommandations aux clients de la marque, qui résume les conclusions de l'étude, et afin d'utiliser au mieux la marque Bretagne pour se positionner sur les marchés, on trouve une rubrique intitulée « l'excellence de la Bretagne en 60 chiffres-clés ». On y trouve tous les chiffres qui peuvent prouver que la Bretagne est « la meilleure » quelque part : elle a les plus grandes marées, les plus vieux calvaires, elle produit le plus de porcs, de poulets, de choux-fleurs, d'échalotes, d'artichauts, de bacheliers, etc. Rien que des chiffres qu'on nous sert régulièrement pour nous consoler de ne pas vivre à Paris et... nous consoler de ces quelques chiffres qui, au quotidien, nous importent autrement plus que l'amplitude des marées :
« 37. co-leader des régions françaises par la faiblesse de sa conflictualité sociale
38. une des 1ères régions françaises pour les niveaux du coût du travail, de l'immobilier et du foncier »

Eh bien voilà ce qu'il y a à vendre en Bretagne : une main-d'oeuvre officiellement docile (c'est-à-dire bien canalisée par la CFDT et l'influence de la JAC, de la JOC et autres organisations de collaboration de classes. Pardon, grâce à « l'influence modératrice du catholicisme social » (p.796)), et sous-payée... Même quand on a perdu depuis longtemps ses illusions sur les « socialistes », c'est assez accablant.

Puisqu'on a tellement parlé – sans la nommer, évidemment – de la classe ouvrière, il faut bien ajouter quelques lignes sur le patronat, dont la domination incontestée s'exprime si librement. Tiens, le chiffre 44, qui suit les 37 et 38 cités au-dessus en parle justement :

« 44. une des 1ères régions pour la notoriété de ses chefs d'entreprise »

Chouette, alors ! D'autant qu'on nous dit aussi que ce sont « des chefs d'entreprise à la personnalité bretonne : convictions, ténacité et audace libérés des préjugés de l'esprit de classe ». « Libérés des préjugés de l'esprit de classe », voilà qui est tout un programme... A la première lecture, quand même, on n'ose pas trop comprendre exactement ce que cela veut dire.

Ah, mais voici une confirmation, quelque part dans le dossier sus-cité : on y parle d'« une puissance de cohésion et une culture de négociation qui font rêver et une capacité à rechercher ensemble des solutions constructives ». Qui font rêver qui au juste ?! On y parle aussi d'« une remarquable modération des rapports humains : terre de dialogue et en même temps des polémiques sur tout, des luttes zizaniques comme la Bretagne les aime bien », etc. En résumé, la lutte des classes a épargné la Bretagne, c'est fantastique ! Ici règnent le consensus, la négociation, et finalement tout le monde est d'accord pour travailler plus pour moins cher, puisqu'il s'agit sans doute de l'intérêt « collectif » de la Bretagne...

Il n'y a pas que les classes sociales qui collaborent pour le bien commun en Bretagne, sorte de Pérou de la pacification sociale que seuls les consultants de CoManaging ont rencontrée. Il y a aussi « des liens familiaux puissants et des liens intergénérationnels toujours forts », qui font que les jeunes sont tous un peu vieux, et les vieux tous un peu jeunes : la preuve en est qu'ils/elles dansent tous la gavotte !

Et il y a aussi « un équilibre et une parité presque modèles par la mixité des valeurs bretonnes fortes de la solidarité et de l'égalité, et la dimension indifférenciée de la « communauté de Bretons », son goût du collectif, de la rencontre et de la fête qui transcendent les genres ». Parité et mixité qui sont bien sûr idéalement représentées par « le couple Merlin/Viviane, image mythique du couple harmonisé dans la complémentarité idéale », tout cela dans le cadre d'un « matriarcat breton plus proche de la solidité et de la nécessité pragmatique que de l'idéologie féministe », mais heureusement, avec aussi « des habitants incarnant une masculinité très archétypale, concrète et sans ambigüité ». Ouf ! On avait presque eu peur...

Mais en fait, on se foutrait pas un peu de nous ?

Eh bien si !

Voilà comment, en recyclant un tas de poncifs éculés répétés depuis bien trop longtemps par les chantres de la « bretonnité », traditionalistes et autres dirigeants qui s'appuient sur tout ce qu'ils trouvent pour assurer leur domination, voilà comment le Conseil régional essaye de nous convaincre que c'est en marchant main dans la main avec Yves Rocher, Bolloré, Hénaff, Armor Lux et tous les autres, en acceptant des salaires au rabais et des conditions de travail infernales, en ne faisant pas grève pour préserver notre faible taux de conflictualité sociale, que finalement on gagnera la visibilité de la Bretagne à l'international, et sans doute, la joie incommensurable de savoir que les entreprises « bretonnes » sont tout en haut du CAC 40.

Et voilà finalement où cette campagne veut en venir : à nous faire avaler l'idéologie du « bien commun » et l'idée de l'intérêt général, pour pouvoir nous mettre en vente sur un marché globalisé qui, sans doute, n'attend que ça. Tout cela au service du patronat breton, qui pourra se servir à son aise de cette « marque » pour laquelle il ne paiera pas un centime.

Et ils ont cru qu'on allait gober ça ?

Eh bien, oui, ils l'ont cru, mais non, ça ne fonctionnera pas ! Ils pourront toujours essayer de nous faire croire que tout va bien, que les conflits sociaux et les luttes de classes sont derrière nous, que la fin de l'Histoire est passée par là... nous ne sommes pas dupes !

Nous n'avons aucun intérêt en commun avec le patronat breton, ni avec leurs amis du Conseil Régional !!!
Et on l'a déjà dit... la Bretagne n'est pas à vendre, et nous non plus !
Et aussi, au risque de nous répéter : luttons !


SLB Skol-Veur, sections de Brest et Rennes
(Sindikad Labourerien/ezed Breizh Skol-Veur /
Syndicat des travailleur-se-s de Bretagne Université)
février 2011


[Ah oui, une dernière chose pour le Conseil Régional :
pour le titre, on sait qu'on n'a pas le droit d'utiliser votre logo puisqu'on n'a pas demandé l'autorisation au Comité de marque, et que même si on demandait on n'aurait pas le droit parce qu'on est un syndicat et que le syndicalisme ça plaît pas beaucoup à vos copains de Doux, Hénaff, Armor Lux ou autres. Mais en fait, on s'en fout, parce que ce qu'on veut, c'est juste la suppression de cette marque, de son logo, de ses partenariats et de tout le reste !]




[1] Remarque d'un lecteur sur le site du Télégramme
[2] http://www.comanaging.net
[3] Nous renonçons à écrire sic après chaque aberration. Le/a lecteur/trice les replacera lui/elle-même
[4] Les fautes de syntaxe sont dans le texte d'origine.
[5] Cette débauche de guillemets tente de prouver que ce qui est dit est objectif, donc vrai, parce que quelqu'un d'autre l'a dit ou écrit. Comme on ne nous dit pas qui est le quelqu'un en question, la preuve est assez maigre. On sait d'ailleurs que le montage de citations est à l'analyse à peu près ce que la « bretonnitude » est à la grève du Joint Français...

dimanche 10 avril 2011

Elections aux conseils d'UFR : non au corporatisme !

Mardi 29 mars, des élections ont eu lieu pour renouveler les conseils de plusieurs UFR de l'UBO.

Au-delà de l'abstention, qui atteint comme toujours des sommets parmi les étudiant-e-s, la composition et l'origine de certaines des listes présentées ont lieu de nous inquiéter. Au moins 2 listes étudiantes, en droit/AES et en Lettres, ont été créées sur l'injonction explicite d'enseignant-e-s durant des heures de cours. Cette méthode relève de la manipulation, et nous ne pouvons que nous y opposer. Les étudiant-e-s doivent s'organiser indépendamment du corps enseignant s'ils veulent mettre en place un rapport de force favorable à tous les acteurs universitaires (Personnel IATOS, Etudiants, Salariés... ).

De plus, les listes corporatistes, "Associatifs" ou "sans étiquette" étaient encore une fois plus nombreuses que les listes syndicales. Ces listes obtiennent des élu-e-s dans les conseils d'UFR, et prévoient de défendre les étudiant-e-s au détriment des salarié-e-s de l'Université. La liste "Bouge ta fac !" demandait par exemple dans sa profession de foi l'ouverture des secrétariats avant 8h30 le matin, à midi et après 18h le soir ! Ils/elles avaient bien sûr oublié de demander leur avis sur cette revendication aux salarié-e-s concerné-e-s...

Contre cette logique qui oppose différentes catégories de la classe ouvrière entre elles, nous réaffirmons que les syndicats sont les seules organisations à même d'organiser tou-te-s les salarié-e-s pour la défense de leurs intérêts communs.

SLB Skol-Veur Brest
avril 2011

mercredi 6 avril 2011

Prix du ticket de RU : on continue !


[galleg dindan / en français plus bas]


Cheñch ar bed a-bezh, o trebiñ krampouezh !

Tra ma vez niverusoc'h niverusañ an niver a studierien o rañkout labourat evit gounid o bara, e vez kavet an tu gant ar gouarnamant da lakaat he sikourioù da zigreskiñ. Gant ti-drebiñ ar skol veur (RU) e vez a bell 'zo dija graet frejoù ar bolitikerezh-se. Ma z'eo war zigare mont da heul ar c'hwezh moneizh e za a vloaz da vloaz e prizioù war gresk, e vez d'an dra-se un abeg all : al lodenn vihanoc'h vihanañ eus outañ o vezañ paiet gant ar stad. Pa oa hennezh anter ar priz hollek e penn kentañ ar bloavezhioù 1990, ez eo anter neubeutoc'h hiziv an deiz. O kendec'hell gant al luskad-se, ne vo paiet nemmet ul lodennig dister eus outañ a benn dek bloaz.



Bloavezh1981199820082010
Lodenn paet gant ar Stad5f609f202€121€07
Lodenn paet gant ar studier/ez5f6014f212€853€


Prenañ ur c'hebab pe ur Mc Do’ ne gousto ket keroc'h ken d'ar mare-se. Kas ar studierien da brenañ ker ruz boued fall a zo efed drastus ar bolitikerezh-se. Ma ne za ar prizioù war gresk nemet tamm ha tamm, eo sklaer hag anat disoc'h an diorroadur-se. Enebiñ eus outi bremañ a ginnigomp deoc'h ober holl asambles.
Goulennomp groñs eta :
  • E teufe en dro pall ar c'h/CROUS da vezañ gwelladenn stad sokial ar studierien, ‘giz ma oa en e orin, ha n'eo ket nemet un aozadur e ball gantañ dasparzañ arc'hant ('giz ma z'eo deuet da vezañ siwazh).
  • Ne greskfe ket ken priz an tiked RU, betek ma vo paeet an hanter eus outañ gant ar stad.
  • E vefe ouzhpenn ar studierien, an holl dud diasur o vezañ paeet an hevelep lodenn eus o fred gant ar stad.
Na loskomp ket an tu da zoñjal e vefemp a du gant choazoù ar gouarnamant, na loskomp ket anezhañ da vrujunañ ar servijoù publik hag ar Skol-Veur, goulennomp bezañ sikouret hervez omp ezhommoù ha kaout an tu da zrebiñ ur pred dereat d'ur priz dereat.

Ho kervel a reomp holl neuze da gemer perzh er pred aozet diriaoù e porzh ar Skol Veur !

Evit en ober :

Boycott ti-debriñ ar skol-veur
pred krampouezh a-stroll

Emgav d’ar yaou 7 a viz ebrel
adalek 12e dirak ar skol-veur


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L'UBO a 40 ans ! Et la précarité continue...

Nous sommes de plus en plus nombreux à devoir faire le grand écart entre nos études et notre boulot à mi-temps. De plus en plus nombreux à être pénalisés parce qu’on va bosser ou devoir courber l’échine pour réclamer des aides sous prétexte que nos parents gagnent trop. De plus en plus nombreux à devoir nous justifier de toucher les bourses qui nous sont dûes et de plus en plus à ne pas avoir accès à nos droits (assurance chômage, RSA). Pour nous, la frontière entre étudiants-précaires, étudiants-travailleurs, et diplômés-chômeurs s’estompe.

A l’origine, le CROUS avait vocation à améliorer nos conditions de vie étudiante. Cet organisme qui gère l’ensemble des restaurants universitaires, des cités universitaires, des bourses et la situation des étudiants étrangers… a vu sa vocation sociale s’envoler. Le CROUS est devenu un simple organisme de gestion. Son orientation commerciale se confirme comme en témoigne l’introduction de la carte moneo dans les universités bretonnes (nouveau gadget de paiement magnétique déjà présent dans le reste de l’hexagone).

Cette orientation est la conséquence directe des restrictions budgétaires comme en atteste l’augmentation arbitraire de 10 centimes du ticket de RU cette année, portant le prix du RU à 3€. La raison invoquée : l’inflation. Mais, en réalité, depuis 2008, ce que le CROUS finance en moins à son service de restauration, c’est ce que nous payons en plus. Nous affirmons que ce n’est pas aux étudiants de payer le désengagement de l'état ! Ce n’est pas à celles et ceux qui subissent la précarité et les difficultés financières de payer l’augmentation du prix du ticket de RU. Les institutions nous rétorquerons toujours que c’est « exagéré ». Que les étudiants ne devraient pas se plaindre car « le jour où le CROUS disparaîtra, vous n’aurez que les yeux pour pleurer ».

Parts payées par l’Etat et par les étudiants du ticket de RU depuis 1981 :



Année1981199820082010
Part payée par l'Etat5f609f202€121€07
Part payée par l'étudiant-e5f6014f212€853€


Mais comme on ne cède pas à leur chantage, on veut :
  • Le gel du prix du ticket de RU à 3€ tant que l’état ne prendra pas en charge 50% de son prix
  • Que la vocation du CROUS redevienne l’amélioration des conditions de vie étudiante et non pas seulement une institution de distribution d’argent
  • L’accès au RU aux chômeurs et aux travailleurs précaires
Boycott du RU – repas collectif (Crêpes)

Rendez-vous jeudi 7 avril
à partir de 12H sur le parvis de la fac Segalen

SLB Skol-Veur Brest
Réunions au local du SLB (B 102, Faculté Victor Segalen) tous les lundis à 17H30
Permanences tous les lundis et les jeudis de 12H30 à 14H30

site : http://slbskolveurbrest.blogspot.com/
contact : slbskolveurbrest [at] gmail.com

jeudi 24 mars 2011

élections au conseil d'UFR de Segalen : votons SLB !

Le 29 mars 2011, votons SLB Skol-Veur
« Étudier, travailler et lutter en Bretagne »

C'est quoi le SLB Skol-Veur ?
Le SLB Skol-Veur (Sindikat Labourerien/ezed Breizh Skol-Veur / Syndicat des Travailleur-se-s de Bretagne Université) existe depuis un an et demi à l'UBO. Présent-e-s depuis 2005 à Rennes 2, nous défendons un syndicalisme de lutte interprofessionnelle indépendant des partis politiques et des institutions. Nous pensons que seul le rapport de force peut faire reculer l'État, le patronat, et imposer de vrais changements. Cette année, nous avons pris activement part au mouvement contre la réforme des retraites, pas seulement en manifestant, mais en participant au blocage du dépôt pétrolier de Brest, à l'Assemblée Interluttes, et en organisant des concerts de soutien au mouvement.

Nous nous présentons cette année au conseil de la faculté Segalen. Nous ne ferons pas de promesses électorales. Nous savons que le conseil de faculté n'a que peu de pouvoir, et ne sert bien souvent qu'à appliquer dans l'UFR les décisions prises en CA. De plus, ces conseils sont loin d'être démocratiques : ils ne sont pas publics, et étroitement contrôlés par l'administration. Pour nous, la gestion de l'Université ne pourrait être réellement démocratique que si elle était prise en charge par des assemblées générales ouvertes à tou-te-s les étudiant-e-s et salarié-e-s de l'Université.

Nous n'obtiendrons rien sans une mobilisation hors de ces conseils : voter c'est bien, lutter c'est mieux !


Qu'est ce qu'on veut ?
(et on ne se contente pas de vouloir, on se battra avec vous pour l'obtenir...)

- des droits sociaux pour réussir
Les premières causes de l'échec à l'Université sont des causes sociales. Alors que seuls 5% des enfants d'ouvrier-e-s accèdent à l'enseignement supérieur, et qu'une majorité d'étudiant-e-s (pour la plupart sous le seuil de pauvreté...) se salarient pour vivre, nos acquis sociaux disparaissent. Nous continuerons à nous battre contre la volonté étatique de casse du service public, de la Sécu, des retraites... et à la fac :

- Le CROUS doit jouer son rôle social : gel du prix du ticket de RU, construction de logements, augmentation des bourses
- Nous demandons que tou-te-s les étudiant-e-s salarié-e-s puissent choisir le statut de non assidu-e quelle que soit la durée de leur contrat et le nombre d'heures effectuées.

- une Université ouverte à tou-te-s et égalitaire
Nous nous opposons à toute forme de sélection, de hiérarchisation et d'élitisme dans l'enseignement : pour une université populaire, suppression de toutes les filières sélectives (prépas, grandes écoles) !

- Pour les étudiant-e-s étranger-e-s (et les étudiant-e-s emprisonné-e-s) : un accès aux mêmes droits que les autres étudiant-e-s. Carte d’étudiant-e = carte de séjour !
- Contre toutes les formes de discrimination, et notamment contre le harcèlement, moral et/ou sexuel, mettons en place de vraies structures collectives pour ne plus devoir se défendre seul-e
- Mise en place de la compensation intégrale des résultats (des UE, des semestres et des années entre elles) pour l'obtention des diplômes et des mentions et maintien des sessions de rattrapage

- une Université publique, gratuite et émancipatrice
Les dernières lois sur l'université (LRU, masterisation des concours de l'enseignement) organisent la privatisation progressive de l'Université. Ça suffit ! Les universités doivent rester intégralement publiques, et l'inscription doit devenir gratuite, avec ou sans le Bac.

- Suppression de l'UE 7 qui ne sert qu'à nous préparer à être des salarié-e-s dociles. Des cours de droit du travail nous seraient plus utiles ! De même, interdisons l'accès de l'université à l'armée et sa propagande impérialiste.
- Approprions-nous l'Université ! rendons-la vivante et conviviale pour tou-te-s. L'administration cherche à nous infantiliser en contrôlant toutes nos initiatives mais nous n'avons pas besoin d'autorisation pour nous organiser : les salles et les espaces communs (parvis, hall, ancienne BU...) doivent être mis à disposition de tou-te-s les étudiant-e-s et salarié-e-s de la faculté.
- Que l’UBO se réengage en matière de langue Bretonne en signant la charte « Ya d'ar Brezhoneg » (bilinguisation de la signalétique, des copies d'examen, des agendas…). Nous exigeons également la mise en place d'une UE libre « Initiation à la langue bretonne »

Stourmomp betek an trec'h !

lundi 21 mars 2011

Contre l'augmentation du prix du RU...

L'UBO a 40 ans !
Et la précarité continue...

Dans quelques jours, l'UBO fêtera ses 40 ans. Au programme, deux semaines de festivités et de mondanités universitaires. Bien que les dirigeants de l'UBO s'auto-congratulent de l'ouverture des facultés aux investisseurs privés, nous savons bien que notre réalité étudiante est bien différente. Nous sommes de plus en plus nombreux à devoir faire le grand écart entre nos études et notre boulot à mi-temps. De plus en plus nombreux à être pénalisé parce qu'on va bosser ou à devoir courber l'échine pour réclamer des aides sous prétexte que nos parents gagnent trop. De plus en plus nombreux à devoir nous justifier de toucher les bourses qui nous sont dues et de plus en plus à ne pas avoir accès à nos droits (assurance chômage, RSA). Pour nous, la frontière entre étudiants-précaires, étudiants-travailleurs, et diplômés-chômeurs s'estompe.

A l'origine, le CROUS avait vocation à améliorer nos conditions de vie étudiante. Cet organisme qui gère l'ensemble des restaurants universitaires, des cités universitaires, des bourses et des étudiants étrangers... a vu sa vocation sociale s'envoler. Le CROUS est devenu un simple organisme de gestion. Son orientation commerciale se confirme comme en témoigne l'introduction de la carte moneo dans les universités bretonnes (nouveau gadget de paiement magnétique déjà présent dans le reste de l'hexagone).

Cette orientation est la conséquence directe des restrictions budgétaires comme en atteste l'augmentation arbitraire de 10 centimes du ticket de RU cette année, portant le prix d'un ticket de RU à 3€. La raison invoquée : l'inflation. Mais, en réalité depuis 2008, ce que le CROUS finance en moins à son service de restauration, c'est ce que nous payons en plus. Nous affirmons que ce n'est pas aux étudiants de payer le désengagement de l'État ! Ce n'est pas à celles et ceux qui subissent la précarité et les difficultés financières de payer l'augmentation du prix du ticket de RU. Les institutions nous rétorquerons toujours que c'est « exagéré ». Que les étudiants ne devraient pas se plaindre car « le jour où le CROUS disparaîtra, vous n'aurez que les yeux pour pleurer ».

Mais comme on ne cède pas à leur chantage, on veut :

- le gel du prix du ticket de RU à 3€ pour 10 ans (avec maintien du service actuel)
- le réengagement de l'Etat via le CROUS (à hauteur de 50 % du coût du repas)
- l'accès du RU aux chômeurs et aux travailleurs précaires
- l'accès au tarif le plus bas aux personnels de catégorie B et C

Et pour ça on commence par :

Boycott du RU – repas collectif – AG
(venez avec des choses à manger, des idées pour la suite...)
mardi 15 mars à partir de 12h
parvis de la fac Segalen

Le SLB et le « collectif en marche contre l'injustice sociale » pour
la création du Comité de lutte Universitaires-Précaires de Brest

lundi 7 février 2011

modèle de lettre de demande de remboursement des frais d'inscription

Les étudiant-e-s boursier-e-s ne paient pas l'inscription à l'Université.

Pour les autres, les frais d'inscription peuvent être remboursés selon certaines conditions, pour environ 10% des étudiant-e-s.

La lettre ci-dessous est une trame qu'il faut bien sûr compléter avec une description de sa situation personnelle, et compléter avec toutes les pièces qui peuvent étayer la demande. Il faut ensuite déposer sa demande à la Présidence de l'Université (avenue Le Gorgeu).

Si vous avez des questions vous pouvez bien sûr nous les poser...



Nom :
Prénom :
Numéro d'étudiant :

Adresse :
Tèl :

Le __/__/2011, à Brest


Monsieur le Président,

Inscrit(e) dans votre université, ma situation financière personnelle ne me permet pas de faire des études dans de bonnes conditions.

Aussi, Monsieur le Président, en vertu de l'article 3 du décret n°84-13 du 5 janvier 1984, je demande à bénéficier de l'éxonération des droits d'inscritption.

En conséquence de quoi, je vous prie de bien vouloir faire le nécessaire auprès des services compétents de votre université pour qu'il soit procédé au remboursement de mon inscription.

Vous trouverez en pièce jointe :
un relevé d'identité bancaire
une photocopie de ma carte d'étudiant

Je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, l'expression de mes sentiments respectueux.


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Anv:
Raganv:
Niverenn studier:

Chomlec'h :
Pellgomz:

D'an __/__/2011, e Brest

Aotrou Prezidant

Enskrivet on en ho skol-veur, met diaes eo din studiañ en etad vad peogwir em eus diaesamantoù arc'hant.

Setu perak e c'houlennan ganeoc'h, Aotrou Prezidant, e vefe restaolet va gwirioù enskrivañ din dre berzh ar merkad 3 eus dekred n°84-13 ar 5 a viz genver 1984.

Goulenn a ran ganeoc'h, neuze, e rafec'h ar pezh ret gant ar servij barrek er skol-veur evit ma vefe distaolet va enskrivadur.

Kavout a rit amañ:
un daveenn bank
ul luc'hskeudenn eus va gartenn studier

Gant ma gwellañ gourc'hemennoù,

mercredi 26 janvier 2011

Fichage des travailleurs en langue bretonne : Ça suffit ! / Fichennaouet e vez al labourerien vrezhoneg : Trawalc'h !

Fichage des travailleurs en langue bretonne :
Ça suffit !

Le groupe Stourm ar Brezhoneg (« combat pour la langue bretonne », qui exige un statut officiel pour la langue bretonne dans la vie publique) a revendiqué avoir subtilisé les panneaux d'entrée de la commune de Solesmes, où François Fillon est conseiller municipal, dans la nuit du 29 au 30 décembre 2010.

Dans une lettre envoyée à différents médias le groupe exige du gouvernement français qu’il tienne ses promesses en inscrivant et votant les projets de loi en faveur des langues dites régionales, dont le breton. Les panneaux seront alors, selon ce communiqué, restitués à la municipalité de Solesmes...

Depuis le début du mois de janvier, plusieurs médias en langue bretonne ayant reçu le communiqué de Stourm ar Brezhoneg ont reçu la visite des services de police envoyés par le procureur de la République. Ces derniers ont procédé à des relevés d'empreintes digitales de dizaines de travailleurs pendant leur temps et sur leur lieu de travail. Tout d'abord à France Bleu Breizh Izel à Quimper, puis à Laz dans les locaux du journal Ya! et enfin au pôle langue bretonne Skol an Emsav à Rennes qui abrite aussi les locaux du journal Bremañ. Deux salariés de Skol an Emsav ont refusé de s'y soumettre.

Ces pratiques relèvent de la pure aberration sécuritaire : les salarié-e-s de ces médias et associations ne sont en aucun cas responsables des communiqués de presse qu'ils reçoivent ! Nous apportons notre soutien à tous ces travailleurs, et notamment aux deux personnes qui ont refusé de se soumettre aux relevés d'empreintes.

Nous dénonçons fermement de telles méthodes qui, sous prétexte d'enquête, n'ont comme but que le fichage de salariés qui n'ont commis aucun délit... à part peut-être celui de travailler en langue bretonne.

Aujourd'hui les relevés d'empreintes digitales, demain les relevés d'ADN ?

Contre la criminalisation des salarié-e-s
Contre la politique de fichage généralisé

Rassemblement
devant le commissariat central de Brest, rue Colbert
vendredi 28 janvier à 18h

SLB Skol-Veur Brest
slbskolveurbrest@gmail.com

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Fichennaouet e vez al labourerien vrezhoneg :
Trawalc'h !

Ar strollad Stourm ar Brezhoneg (hag a c'houlenn groñs ur statud ofisiel evit ar brezhoneg er vuhez foran) en deus azgoulennet bezañ tapet panelloù kumun Solesmes, e-lec'h m'emañ François Fillon kuzulier-kêr, e-pad nozvezh an 29 hag an 30 a viz Kerzu 2010.

En ul lizher kaset da veur a vedia, ar strollad a c'houlenn groñs gant gouarnament Bro C'hall e vefe doujet ouzh e bromesoù o lakaat hag o votiñ ar raklezennoù evit ar « yezhoù rannvroel ».

Abaoe penn-kentañ miz Genver, meur a vedia hag en doa degemeret kemenadenn Stourm ar Brezhoneg en deus degemeret ivez.... servijoù ar polis kaset gant prokulor ar Republik. Kemeret eo bet roudoù bizied dekadoù a labourerien war o lec'h labour hag e-pad o amzer labour. Da gentañ penn e France Bleu Breizh Izel e Kemper, e Laz da c'houde e savadur ar gazetenn vrezhonek Ya !, hag e Pol Brezhoneg Skol an Emsav e Roazhon e-lec'h ma vez staliet ar gelaouenn Bremañ ivez. Daou implijiad eus Skol an Emsav o deus nac'het reiñ o roudoù bizied.

Diboell da vat eo an doareaoù-mañ d'ober : n'eo ket faot da labourerien ar c'hevredigezhioù-se ma vez resevet kemenadenn-mañ-kemenadenn ganto ! Asuriñ a reomp d'an holl labourererien-se e vint skoazellet ganeomp, an daou o deus nac'het reiñ o roudoù-bizied en o zouez.

Enebiñ a reomp taer ouzh seurt doareoù ober. Dindan abeg un enklask polis n'o deus nemet ur pal : fichennaouiñ labourerien n'o deus graet gwall ebet, nemet, marteze, labourat e brezhoneg...
Hiziv e vez tapet ar roudoù bizied hag a-benn nebeud an ADN ?

Stourmomp evit ma chomfe a-sav ar Stad da griminalizañ al labourerien
Stourmomp evit ma ne vefemp ket fichennaouet holl

Tolpadeg
dirak komiserdi-kreiz Brest, straed Colbert
d'ar gwener 28 a viz Genver da 6e noz

SLB Skol-Veur Brest
slbskolveurbrest@gmail.com